Interview : 5 questions à …

Stéphane EUDE

Chef service des sports Région Normandie

Pouvez-vous svp vous présenter ?

J’ai un parcours un peu atypique, je dis ça parce que pour être aujourd’hui directeur des sports de la Région Normandie, je n’ai pas un parcours de stapsien. Sur le plan des études universitaires, je suis titulaire d’une licence de droit et langues à la faculté du Havre.
Du fait de mon parcours de sportif, il y a bien longtemps, footballeur de niveau correct, on peut le qualifier comme ça sans prétention. J’ai été éducateur dans un club en tant que responsable de l’école de football et responsable technique. J’intervenais en même temps dans les écoles en tant qu’éducateur sportif.
J’ai passé un concours de la fonction publique territoriale, à savoir « Educateur Territorial des Activités Physiques et Sportives (ETAPS) ». J’ai travaillé pendant 10 ans à la ville d’Albertville en Savoie où j’ai été éducateur sportif, mon poste a ensuite évolué, j’ai pris en charge tout le volet animation et éducation sportive. J’ai ensuite passé un autre concours de la fonction publique territoriale à savoir « attaché territorial » de cadre A. Mon parcours a fait que je suis remonté en Normandie où j’ai travaillé au département de l’Eure en tant que responsable du service des sports avec quelques missions jeunesse. J’ai rejoint en novembre 2015 la région Basse-Normandie, juste avant la fusion de la Région en tant que responsable du pôle sport. Suite à la fusion, à compter de début de 2016, je suis devenu chef du service des sports de la Région Normandie.

Pourquoi s'être dirigé vers le sport ?

Je l’ai toujours pratiqué depuis que je suis petit, principalement du football dans le milieu fédéral. Du fait que je baignais dans ce milieu-là, quand j’étais étudiant, j’ai été surveillant en collège pendant de nombreuses années. M’occuper des jeunes me plaisait beaucoup. Et travailler dans le sport à la fin de mes études, faire de l’éducation, ça s’est fait comme ça, de façon un peu atypique. Les choses se sont faites de façon à ce que je travaille dans le sport mais ce n’était pas du tout une idée que j’avais au départ.

Une grande partie des associations sportives et des clubs professionnels sont en difficultés à cause de la pandémie. Quel constat faites-vous pour notre Région ?

Différentes choses, c’est-à-dire qu’effectivement il y a différentes structures qui sont en difficulté mais, je le dis ouvertement, c’est très variable. Il y en a un certain nombre qui sont en difficulté surtout suite au deuxième confinement. Concernant la Région, suite au premier confinement, elle a très vite réagi puisqu’elle a mis en place un fond de soutien exceptionnel à hauteur de 3 millions d’euros pour aider les associations sportives. Je précise les associations sportives et les structures qu’elle accompagnait déjà. Ce fond n’a pas été mis en place pour aider tout le monde, tout simplement parce que c’est impossible avec plus de 8 000 associations sportives en Normandie. La Région est obligée de prioriser son intervention. Elle ne peut pas aider tout le monde, sinon c’est du saupoudrage et ça n’a aucun effet levier. Ce fond court encore aujourd’hui et permet de soutenir les associations qui ont des difficultés avérées, c’est-à-dire directement liées à la crise sanitaire. La Région intervient sur des déficits existants et non sur des déficits à venir. Des modalités ont été créées pour intervenir auprès des associations qui étaient les plus en difficulté.

La Région a mis en place une « Team Normandie », pourriez-vous présenter à nos lecteurs le projet et le processus de sélection des athlètes ?

Le projet, dans les grandes lignes, c’est créer un collectif qui va représenter 20 athlètes qui sont des ambassadeurs du sport normand, qui vont plaider en faveur de l’attractivité du territoire mais au-delà de ça, ce projet est d’accompagner des athlètes qui ont une trajectoire à fort potentiel vers la très haute performance. Ils sont accompagnés individuellement afin d’atteindre leurs objectifs sportifs mais aussi leur projet de vie. Nous souhaitons leur donner toutes les chances de réussir.
C’est un moyen, la « Team Normandie », d’explorer des nouvelles modalités d’accompagnement des athlètes, c’est un peu un laboratoire. La philosophie de la « Team Normandie », c’est avoir des ambassadeurs de la Région sur le plan national et international, mettre en avant des symboles de l’excellence normande, en faire des locomotives pour le mouvement sportif régional par leur exemplarité et leur ancrage territorial. C’est important car ils sont aujourd’hui des athlètes qui ont une identité et un ancrage fort en Normandie.
Le processus de sélection, dans un premier temps, il s’est fait en lien avec l’ensemble des ligues et comités sportifs régionaux et ensuite au niveau technique avec les départements et les plus grandes agglomérations qui ont été consultées et invitées à faire remonter à la Région des propositions en fonction des critères que je vous ai cité. Avant le renouvellement de la Team, nous avons eu 58 propositions d’athlètes. A partir de ça, en prenant en compte notamment le maillage du territoire, la représentativité des disciplines, un comité de validation s’est réuni et a sélectionné les 20 athlètes que l’on connait aujourd’hui.
Une chose a précisé sur la « Team Normandie », c’est qu’elle n’est pas figée, elle est évolutive, il y aura, sans doute, sur la nouvelle olympiade 2020-2024, des potentielles entrées.

D'après vous, quels sont les atouts de la Normandie pour attirer les délégations à venir se préparer sur notre territoire pour les Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024 ?

Le premier atout c’est que, sous l’égide de la Région, il y a une dynamique des territoires qui a été impulsée très tôt, dès 2017, avec notamment un recensement des équipements qui serait susceptible de répondre aux exigences d’accueil de potentielles délégations. Dans la foulée, la mise en place d’une plateforme qui s’appelle « Préparez-vous pour l’or Normandie » (Get ready for gold).
Les atouts sont la proximité avec Paris, un certain nombre d’équipements et d’écosystèmes de qualité. La Normandie est attractive et un travail a été fait en lien avec les territoires pour positionner une offre et mettre en avant la Normandie, c’est une vraie force.

Retrouvez tous les reportages du CROS Normandie