Interview : 5 questions à …

Nicolas POULEAU

Entraineur Paratriathlon , Crédit photo : Christophe GOURDY

Pourriez-vous svp vous présenter ?

J’ai toujours travaillé dans le milieu de l’entrainement, dans un premier temps j’ai entrainé en club de Natation, puis assez rapidement je me suis tourné vers l’entrainement en triathlon, c’est un peu une suite logique de mon parcours sportif (nageur puis triathlète).
J’ai eu ensuite l’opportunité d’entrainer au sein d’un club en triathlon, avec une évolution professionnelle au sein de la structure, d’abord en temps qu’entraineur de la formation des jeunes, puis entraineur principal pour ensuite en être le directeur technique. J’avais également eu la mission de manager les équipes Elites du club. Après plus de 10ans en club, je prends un nouvel envol, toujours dans le triathlon, où je rejoins en Janvier 2019 le staff de l’équipe de France de Paratriathlon au sein de la FFTri. Une nouvelle aventure professionnelle à alors commencée…
Au delà de ce parcours, j’entraine individuellement des athlètes de l’Equipe de France de Paratriathlon, et surtout au quotidien depuis 5 ans j’entraine le Normand Alexis HANQUINQUANT (Triple champion du monde et d’Europe de Paratriathlon).
A titre personnel, en temps que sportif, j’ai eu la chance de faire 8 saisons en D1 Triathlon ( de 2003 à 2010), et durant cette période j’ai également pu prendre le départ de 2 coupes d’Europe de Triathlon.

Comment êtes-vous venu au triathlon ? Et pourquoi avez-vous choisi de devenir entraîneur ?

Jeune, j’ai fais beaucoup de natation, mais j’aimais également le sport en général, en pratiquant d’autre disciplines dès que possible (course à pied et vélo entre autre) et un jour au lycée il manquait une personne pour faire une équipe UNSS pour faire le triathlon, je me suis lancé, et je n’ai plus jamais lâché le triathlon ensuite!!
Quand le sport est votre passion, que vous y baignez depuis tout petit, vous vous imprégniez forcément du milieu. J’ai très vite compris que je voulais prendre cette direction d’aller vers l’entrainement, c’était en moi. Entraîner, c’est transmettre, apprendre encore et toujours autour du sport…Et puis, c’est aussi des rencontres, de l’adrénaline, des émotions…Un métier où chaque jour qui passent nous permet de vivre des choses différentes, il n’y a pas de routine, on est toujours dans l’action!! Après il faut avoir la fibre en nous quand on se lance dans l’entrainement, et encore plus dans le Haut Niveau…

Quel poste occupez-vous actuellement et quels sont vos missions ?

Actuellement j’ai 2 missions principales: 1 au sein du staff de de l’équipe de France de paratriathlon et l’autre d’entrainer 2 athlètes de l’équipe de France de Paratriathlon qui préparent les Jeux Paralympique de Tokyo.
Concernant mes missions au sein du staff de l’Equipe de France de Paratriathlon, c’est d’accompagner l’Entraineur National autour du projet de performance de l’Equipe de France de Paratriathlon, avec entre autre la préparation des stages et des compétitions internationales, je suis également présent sur l’ensemble des rassemblements de l’équipe (stages, compétitions, rassemblement spécifiques).
Concernant mes missions d’entrainement individuel d’athlète, je suis au côté d’Alexis HANQUINQUANT pour l’ensemble de sa préparation navigant entre Rouen et Yvetot (sa ville d’habitation).
Depuis 2 ans, j’entraine également un autre athlète de l’équipe de France de paratriathlon (Ahmed ANDALOUSSI) qui est un athlète en fauteuil qui habite sur Pau, les entrainements se font donc à distance avec l’envoie des séances. Mais, on arrive à se voir régulièrement grâce aux rassemblements de l’Equipe de France qui reviennent assez souvent durant l’année. Le sport de Haut Niveau prend du temps, j’occupe bien mes journées, ce qui les fait aussi passées vite…je m’ennuie pas!!

Vous accompagnez notamment Alexis Hanquinquant, comment a débuté votre collaboration ?

Notre collaboration à débuté il y a 5 ans, et çà n’a pas mis trop de temps à s’enclencher…Alexis est venu vers moi suite à des échanges avec l’Entraineur National pour qu’il structure mieux ses entraînements…Le discours était très clair pour Alexis, faire de la performance en Paratriathlon et aller au Jeux de Tokyo…Pour ma part, je n’avais jamais entraîné d’athlète en situation de handicap, mais je n’ai pas hésité à me lancer dans cette nouvelle aventure!
Au début, c’était un peu compliqué en terme d’organisation pour Alexis, car la première année il a dû s’entraîner en travaillant tous les matins, et jongler avec la vie de famille. On a dû s’adapter au mieux avec aussi l’obligation d’être rapidement performant pour intégrer l’équipe de France, avoir des résultats et obtenir le statut de Sportif de Haut Niveau Elite sur liste ministérielle.
Après son premier titre de champion du monde en 2017, les choses ont pu se mettre en place progressivement pour trouver une entreprise qui était d’accord pour le suivre dans son projet sportif et ainsi le détacher pour s’entraîner. C’est à partir de fin 2018 que vraiment, on a très bien structuré les entraînements et que j’ai vraiment pu être à ses côtés tous les jours pour l’ensemble de ses entraînements. La Fédération Française de Triathlon nous accompagne dans toutes les démarches pour avoir de très bonnes conditions au niveau des entraînements au quotidien.

Quelles seront les ambitions d'Alexis pour les Jeux de Tokyo ? A-t-il déjà Paris 2024 en tête ?

Ne pas avoir d’ambition élevée dans le sport de Haut Niveau ne fait pas parti de ma philosophie, et cette idée doit être réciproque entre les athlètes et l’entraîneur.
Donc oui, Alexis ira à Tokyo pour gagner, il ne laissera pas passer une médaille d’argent ou de bronze s’il doit se battre pour un autre métal que l’or paralympique, car nous restons un sport où des aléas de course peuvent compliquer les choses. Mais sportivement, quand vous dominez l’Olympiade en ayant tous les titres mondiaux et européen, cela serait mentir de dire qu’on ne va pas à Tokyo pour le titre Paralympique. Tous les entraînements, et le travail effectué pour la performance d’Alexis n’ont qu’un seul but: se préparer pour gagner l’or à Tokyo…Et préparer la suite… Paris 2024 !
Donc oui, clairement Paris 2024, est déjà dans le coin de sa tête, et Paris c’est déjà dans 3 ans. Alexis continue de progresser, et a de très bonnes chances d’être encore très compétitif en 2024… Faire les Jeux “à la maison”, c’est une opportunité incroyable pour un athlète. Même si il y a une première étape à valider du côté de Tokyo, Paris sera également un objectif de titre Paralympique.

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