Interview : 5 questions à …
Pouvez-vous vous présenter svp ?
Je m’appelle Miranda Merron, je suis d’origine britannique. J’ai commencé à naviguer à l’âge de 5 ans. J’ai travaillé quelques années dans la publicité avant de me lancer à 100% dans la navigation. Et me voilà, par chance, à l’arrivée du Vendée Globe. J’ai fait beaucoup de courses en équipage, je fais aujourd’hui principalement de la course en double et en solitaire.
C’est un sport qui demande beaucoup de travail, on ne gagne pas beaucoup d’argent. Faire une course en IMOCA 60 représente beaucoup plus de frais que dans notre catégorie habituelle en Class40 mais nous avons pu prendre part à la course grâce à nos partenaires. Evidemment, nous n’avons pas le même budget que Charlie Dalin mais il y a des frais qui sont incompressibles et qui ne varient pas d’un skipper à l’autre.
C’est une activité qui demande beaucoup de don de soi. Si j’en suis arrivée là, c’est surtout grâce à nos partenaires et à mon équipe. On ne fait pas de la course au large seul.
Vous venez de boucler le Vendée Globe. Quel bilan sportif et personnel faites-vous de ce premier tour du monde en solitaire ?
J’ai un bateau qui n’est plus très jeune. J’ai fait de mon mieux pour réussir la course. Maintenant, je connais mieux mon bateau et si c’était à refaire, j’améliorerai mon temps grâce à cette meilleure connaissance du bateau. L’objectif était de finir la course et faire un temps entre les deux temps références du bateau. L’objectif est atteint car j’ai bouclé la course en 101 jours. Je voulais battre Clément Giraud qui a un bateau similaire au mien, j’étais devant lui sur les ¾ du Vendée Globe mais il a réussi à me passer devant. Je suis fière d’avoir terminé la course pour mes partenaires et mon équipe.
Y a-t-il un moment que vous retiendrez plus que les autres ? Celui qui vous a le plus marqué lors de cette édition ?
Sur l’ensemble des courses, les skippers ont forcément quatre ou cinq moments qui restent, ce ne sont pas spécialement des actions stratégiques ou techniques. Sur cette course, il y a deux moments que je retiendrais plus que les autres.
Le premier est le passage Cap Horn. C’était sur une mer plate après des semaines entières de mer agitée. J’ai vu la ligne de grains, un ciel bleu, il y avait beaucoup d’albatros et une odeur envoutante de terre humide. C’était magique de voir de la terre après des semaines sans en voir.
Le deuxième moment que je vais retenir, c’est évidemment l’arrivée et la remontée de chenal. Ça marque la fin de l’aventure et la réussite du projet.
Il ne faut pas oublier les moments où on a peur lors des tempêtes, les soucis techniques. Par exemple, j’ai eu des soucis hydrauliques et électriques. Je vous avoue que ce n’est pas ma spécialité mais il faut réussir à réparer sinon la course est terminée !
Vous avez reçu le soutien de la Région Normandie et du Conseil Départemental de la Manche, comment vous ont-ils aidé ?
Ils nous ont soutenu sur le budget. L’apport était inférieur à celui de Campagne de France mais il nous a été très utile. Les deux léopards normands et le drapeau de la Manche ont passé la ligne d’arrivée en premier car ils sont placés à l’avant du bateau. C’est une belle décoration pour le bateau et une belle publicité pour la Région. Notre bateau est le seul projet 100% normand. Il est ancré dans la Région car le port d’attache est à Cherbourg et le chantier est à Caen.
Le port de Cherbourg est exceptionnel pour s’entrainer, il est accessible 24 heures sur 24, il est bien abrité et son accès sur la Manche est super pour les entrainements. Je fais tout pour promouvoir ce magnifique territoire de la Normandie.
Vous êtes d'origine britannique et vous vivez aujourd'hui en Normandie. Pouvez-vous nous dire ce qui vous attire dans notre belle Région ?
Je partage mon temps entre la mer, mon pays d’origine et la Normandie. C’est un coin extraordinaire, mal connu à l’étranger, le Cotentin est un secret bien gardé ! Notre sport est très développé en France et les femmes y sont bien accueillies. La femme a sa place en France dans la voile. Les femmes britanniques médaillés mondiales ont du mal à trouver du travail après leur carrière alors que les hommes sont accueillis à bras ouverts. Cela s’améliore mais il y a encore beaucoup de choses à faire. De plus, je partage ma vie avec Halvard Mabire qui est originaire de la Manche.
Je voudrais encourager les normands à naviguer et leur dire que s’ils veulent se lancer dans une énorme aventure, il ne faut surtout pas hésiter.
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