REPORTAGE : 5 questions à…

Jocelyne JOVENIN

Dirigeante

Vous êtes une dirigeante de longue date dans le milieu de la lutte. Pourriez-vous svp vous présenter et nous raconter votre parcours ?

J’ai découvert la lutte à l’ASPTT ROUEN en 1989 en recherchant un club pouvant accueillir des enfants dès l’âge de 3 ans dans le but d’inscrire mon fils et par la suite ma fille aux « Bébés lutteurs ». Ceci leur a permis de prendre confiance en eux ainsi que de canaliser leurs énergies.
J’ai apprécié ce club familial et me suis donc investie dans le bureau durant quelques années grâce à Fabrice Peltier, l’entraîneur et fondateur de la section, qui m’a transmis sa passion de la lutte. J’ai eu le plaisir d’en prendre la présidence en 1996. Cette mission m’a permis d’organiser de beaux événements au fil du temps à Rouen : des Challenges, des tournois régionaux et inter-régionaux mais également un Championnat de France Seniors et de Lutte adaptée, des Championnats de France par équipes Division 2. En parallèle j’ai effectué 3 mandats de 2008 à 2020 à la Fédération Française de Lutte en tant que membre du Conseil d’Administration avec pour mission l’Amicale des Supporters. La nouvelle présidence a souhaité que je continue cette mission jusqu’en 2024. Au cours de ces 3 mandats j’ai vécu des moments privilégiés auprès des sportifs de haut niveau. J’ai eu le plaisir de fédérer le plus grand nombre de supporters afin de soutenir les Equipes de France de Lutte et ainsi que de me rendre à de nombreux Championnats d’Europe, du Monde et Jeux Olympiques.

Quelles sont les évolutions dans le sport que vous avez pu observer sur ces dix dernières années ?

J’ai pu remarquer que depuis quelques années il y a beaucoup plus de licenciés au sein des clubs sportifs notamment grâce à la mise en avant des bienfaits du sport sur la santé. Les gens ont désormais pour principales motivations la santé et la détente ce qui les encourage à réaliser des activités sportives encadrées ou non (beaucoup de marche, course à pied). De plus, ils effectuent désormais 1 à 2 séances de sport dans la semaine contre une unique séance privilégiée auparavant. Le suivi médical, suivi alimentaire, la récupération, les actions de prévention ont aussi évolué. De ce fait, la fourchette d’âge des personnes pratiquant une activité sportive tant à progresser avec des sportifs qui vieillissent mieux. Les femmes sont également bien plus présentes dans beaucoup de disciplines, et cela ne se limite pas seulement au fitness mais touche aussi les sports collectifs. Certaines disciplines se sont largement démocratisées au cours de ces dix dernières années comme le golf, tennis, équitation… Enfin en ce qui concerne les clubs, le développement de partenariat avec des sponsors est désormais un acte nécessaire à la bonne gestion financière d’une structure afin de tenir une trésorerie « saine »

Comme dans d'autres disciplines sportives, les arbitres de football font face à des agressions verbales et physiques. Comment analysez-vous cette situation et que fait la Ligue pour tenter d'enrayer ce phénomène ?

Les agressions sur les arbitres dans notre sport, comme dans de nombreux sports, sont un réel fléau. Une commission sur les actions citoyennes a été mise en place avec Hervé Grandet et Pascale Evain. Elle fait un formidable travail avec notamment la création de la Cellule d’écoute. Comme je le disais précédemment, nous avons également signé une convention avec les deux procureurs Généraux de Caen et de Rouen. Un 3eme conseiller technique en Arbitrage a été recruté récemment pour être au plus proche de nos officiels normands.

La crise sanitaire que nous traversons depuis 2020 a eu un réel impact sur les clubs normands. Quel constat dressez-vous et quelles sont vos craintes à ce jour ?

Malheureusement, on ne peut que déplorer cette pandémie qui est arrivée en mars 2020. Les licenciés ont été sevrés de Football pendant de longs mois. C’était et c’est toujours une période frustrante pour nos jeunes qui doivent s’adapter constamment aux directives gouvernementales. Ce sera très compliqué de retrouver la dynamique que nous avions avant la COVID-19. Certains bénévoles ne souhaitent pas reprendre et c’est un vrai souci pour notre sport qui repose sur un nombre conséquent de bénévoles. Ce sont les petites mains des clubs. Néanmoins, nous pouvons être fiers d’avoir près de 110 000 licenciés sur cette saison 2021/2022. Des chiffres qui se rapprochent de ceux enregistrés avant le début de la crise sanitaire.

Pour la saison 2021-2022, aucun club normand est présent en première division (Femmes et Hommes). Comment expliquer cette réalité et que faudrait-il, d'après vous, pour que cela change ?

Oui, nous avons plusieurs clubs qui évoluent au haut niveau, mais seul Hérouville Futsal se trouve dans le plus haut niveau de pratique. Depuis cette saison, nous avons 3 clubs Normands en Ligue 2. J’espère qu’une de ces trois structures retrouvera rapidement la ligue 1 pour représenter la Normandie dans l’élite du football Francais.
Le côté très positif, c’est la formation. Nos clubs Normands ont des équipes de jeunes très performants comme le prouve la présence de 3 formations Normandes en 8èmes de finale de Coupe Gambardella.
En féminine, le Havre était en D1 la saison passée. Elles sont actuellement sur le podium de la D2 Féminine et j’espère qu’elles pourront finir en beauté leur saison afin de retrouver l’élite.